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Les 100 ciels

une globule méchante jetée nonchalamment sur le monde

Cul sec

La Suellenite est un mal qui touche 98% des séries télé américaines. Depuis quelques jours, je suis l'excellente série Bloodline sur Netflix qui conte l'histoire d'une famille qui vit au paradis (au sens figuré), et qui a pourtant tout plein d'emmerdes (au sens propre).

Tout est parfait, le casting, l'histoire, les rebondissements, le décor, c'est très bien. Il y a même Sissi Spacek, ex-Carrie, 66 ans déjà (elle les fait amplement) et c'est fou comme on reconnait bien la petite Carrie de 1976. D'ailleurs, à chaque fois quelle entre en scène, on flippe qu'elle se prenne une bassine de sang de porcelet sur le coin de la figure. C'est assez perturbant.

Mais revenons à notre Suellenite.

Un épisode dure en moyenne 50 minutes. A savoir que pour chaque épisode, les acteurs doivent s'avaler l'équivalent de 5 packs de bière, 4 litres de vin, et au moins autant d'autres composés alcoolisés tels que le whisky (sec), le gin (sec), la vodka (frappée). Un être normalement constitué serait tombé en comas éthylique depuis le premier épisode, et décédé depuis le 4 ième épisode, mais pas eux. C'est des héros !

Même pas une petite touche de teinte jaunasse trahissant une faiblesse du foie. Rien. Que dalle. Ils pètent la forme. Ils peuvent même parler intelligiblement et avoir des raisonnements plutôt malins.

Car voyez-vous, les héros des séries américaines ont de gros problèmes.

Oui, un peu comme vous, mais eux c'est pire, parce que ce sont des américains. Tout est plus gros : les hamburgers, les rations de frites, les nichons, et bien sûr les problèmes.

Alors voilà comment un épisode se découpe :

- introduction dramatique : l'héroïne a un gros problème (pneus crevés, disparition du chien, cocufiée par son mari, cadavre dans son coffre...), comme elle est totalement déprimée, elle sirote un whisky (sec) qu'elle avale d'un trait sans sourciller, et comme ça va vraiment très mal elle n'a même pas lavé ses cheveux.

- scène suivante : le frère de l'héroïne trop dégoûté car il vient d'apprendre qu'il n'est pas sur le testament de son père, il est totalement déshérité, et donc il va devoir bosser toute sa vie. Il se rend au bar du coin, et aux Etats-Unis, les bistrots, c'est pas le Balto PMU de chez vous, c'est un super bar en bois tamisé qui donne envie de picoler en dissertant sur le monde. Donc il boit des shots de vodka qu'il s'enfile comme ça, il transpire beaucoup dans son débardeur dégueulasse, et il prend une voix rauque de mec qui en a bavé. Il commande les shots les uns après les autres, et la serveuse lui en file environ 45 avant de dire :  "Bobby, rentre chez toi". Ce qui en plus est une grosse connerie, parce que le mec il n'a pas de Sam, c'est lui qui conduit, et cette connasse l'envoie tout droit au cimetière.

- scène suivante : le grand frère qui est flic, est en train de plancher sur une sombre affaire de vol de quiches lorraines. Comme c'est très compliqué et qu'il a mal à la tête, il réfléchit en fumant des clopes et en buvant des bières. On peut déjà voir 6 cadavres de 8.6 sur le bureau en bordel. Le mec il est tellement bon détective, qu'il n'a pas capté que c'est l'alcool qui lui file la migraine et pas ses tergiversations policières.

- scène suivante : toute la famille est réunie, on papote d'histoires de famille. Zéro bouteille d'eau, pas une petite Perrier qui traîne. Tout le monde, parents inclus, tournent au vin blanc. Ca grignote vite fait des cacahuètes. A un moment donné, la soeur lance un sujet sensible, elle veut parler à tout le monde du jour où papa lui a volé ses petites culottes. Dans l'embarras, la mère lance un "tournée générale !".

- scène suivante : le lendemain personne n'a la gueule de bois, mais on a toujours la sensation que tout le monde est un peu bourré. Pour fêter ça, ils font une sangria party.

Je vous rappelle que depuis le début, personne n'a mangé !

- scène suivante : c'est la nuit, tout le monde dort. Tout le monde ? Naaaaan, c'est sans compter Bobby qui se lève en pleine nuit parce qu'il dort mal avec tout ses soucis. Alors pour pouvoir dormir, il se fait une petite verveine verse un verre de Cognac. Et comme sur ces entrefaits, son cousin arrive (tout le monde rentre comme dans un moulin dans cette barraque), ils décident de papoter en buvant une bière.

 

Ce qui nous donne globalement :

Soucis. Bière. Dépression. Vodka. Dispute. Bière. Anniversaire. Vin. Mauvaise nouvelle. Gin. Contrariété. Vin. Insomnie. Bière. Nouveau gros soucis. Vin.

On peut tabler sur une cirrhose du foie autour des 50 balais s'ils ne crèvent pas avant em tombant dans un trou.

 

Quand je pense que certaines personnes voudraient interdire les jeux vidéos qui font, selon leur esprit étroit, l'apologie de la violence.

 

 

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