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Les 100 ciels

une globule méchante jetée nonchalamment sur le monde

Wall-e passe l'aspirateur.

(article ressorti des cartons, datant de 2012...)

 

Dans la revue Courrier International j'ai lu un article américain assez stupéfiant sur les nouvelles méthodes de recrutement par les grosses sociétés.

 

Humainement et malheureusement, un patron va engager quelqu'un qui a déjà une expérience dans le domaine de son entreprise. Ce fait établi est complètement con, puisque si on prend le cas d'un étudiant tout juste sevré de la pouponnière qu'est la fac, ce dernier n'a d'expérience que des stages en entreprise. A part dans quelques rares cas, pour obtenir un poste en étant recruté par un humain il fallait :

 

- un certain niveau d'études, si possible dans une école citée dès la première page de recherche Google, où éventuellement des gens connus type ministres, présidents de la république ou chanteurs de disco ont évolué...

- une looooongue expérience (environ 20 ans) dans le dit domaine, même si on a 18 ans et demi et du duvet au menton

- une bonne gueule si possible pas trop hâlée

- une cravate monocolori (jupe pour les filles avec mollets parfaitement épilés)

 

Et puis, on a confié le recrutement à des ordinateurs.

Les machines ont ainsi montré la voie à l'humanité tout entière : "Naguère, la grosse entreprise américaine Bidule portait une attention particulière aux candidats qui avaient déjà fait ce genre de travail. Puis, un programme informatique lui a expliqué qu'en réalité l'expérience n'avait aucune importance".

Je ne sais pas si vous mesurez le poids de cette dernière phrase :

 

"Puis, un programme informatique lui a expliqué qu'en réalité l'expérience n'avait aucune importance"

 

Les machines apprennent aux humains.

Et pourtant, les machines ont été créées par des humains. Les programmes issus de ces machines, même s'ils deviennent de plus en plus autonomes et capables de réflexions propres, sont à la base des programmations faites par des cerveaux et des mains humaines.

Les humains ne sont plus capables de communiquer entre eux, et la vérité leur est transmise par les machines qu'ils ont eux-mêmes créées.

Cet article m'a sciée en deux parties très distinctes. Mon corps, et ma tête. Je me suis regardée ainsi, et je me suis demandée pourquoi la Nature nous avait infligé pareille enveloppe corporelle, si magnifiquement huilée et compétitive et en même temps source de conflits et de douleurs.

 

Et puis...j'ai bu un Martini, et j'ai repris ma lecture.

 

Le programme de recrutement n'en finit plus de balancer des vérités aux recruteurs comme : "les créatifs sont plus aptes à rester". Étant donné que les créatifs ont une tendance à privilégier le QE (Quotient Émotionnel), on en vient enfin à penser que cette donnée n'est pas inintéressante pour une entreprise. Alléluia !

 

Là, où la paranoïa s'installe et où on ne peut s'empêcher de penser au grand 1984 de George Orwell, c'est que ces logiciels de recrutement sont de plus en plus puissants et creusent de plus en plus dans l'intimité des candidats. Votre tendance au panaché, votre amour démesuré pour les poneys, votre fantasme de renifler des baskets chez Go Sport, votre côté faignasse en robe de chambre, le programme sait tout de vous.

L'assurance pour votre boss d'avoir à ses côtés quelqu'un de bosseur, peu sujet aux otites à répétition, capable de s'adapter à tout, malléable tout en étant preneur de décisions, et surtout pas un relou qui demande des augmentations à tour de bras.

 

Être analysé par des machines derrière lesquelles se cachent des humains qui prendront votre avenir professionnel en mains. L'ère des machines a commencé depuis longtemps, les machines nous aident comme avec ces petits robots qui turlutent la moquette et le tapis du salon pendant votre absence, désormais, les machines vous sélectionnent.

 

Et demain ?

Ben les machines vont prendre les commandes et nous transformer en esclaves et puis après ils tueront tout le monde ! (ça c'est la vision à court terme la plus optimiste).

C'est marrant comme le cinéma anticipe finalement assez bien nos futurs.

Enfin, James Cameron anticipe parfaitement.

Regardez Terminator : le petit robot broute-moquette est devenu un putain de tueur qui fait la guerre aux humains et même qu'il ne peut ni mourir, ni fondre, ni décéder même s'il lui manque un œil.

 

Un jour, on va tous crever avec nos conneries. Le robot de la moquette nous sautera à la gorge et l'humanité disparaîtra, laissant place à des frigos, et plein de petits robots moquette.

 

Posez-vous cette question bien précise : qu'adviendra t-il lorsque les machines comprendront qu'elles peuvent vivre en toute autonomie sans les humains ?

 

Vite, un Martini.

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