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Les 100 ciels

une globule méchante jetée nonchalamment sur le monde

Effeuillage humain.

Bien que cela ne vous intéresse guère, je vais parler de moi. C'est aussi le but d'un blog : raconter sa vie.

Il y a deux choses précises que je peux dire : je suis radicale, et j'aime les super-héros du quotidien (et j'aime les petites culottes en coton mais ça, ça fait trois choses).

Je suis irrémédiablement attirée vers les gens qui sèment le bien, et je ne peux tolérer la méchanceté.

Vous allez me dire : et alors ? Tu es juste une fille normale qui aime les jonquilles, la paix, Heidi qui gambade pieds nus dans l'herbe fraîche, et les histoires qui finissent bien.

 

Je vais vous dire : certes oui, si on occulte mon côté obscur dont je vous parlerais une fois prochaine (pas tout en même temps, j'aime rester mystérieuse et énigmatique).

Je peux autant aimer les humains que les détester profondément. J'ai du mal avec la demi-mesure. Et j'ai toujours vécu ainsi en adorant fort, et en détestant terriblement.Si j'aime la modération chez mes frères humains, je ne la pratique que de façon sporadique.

Mon jugement est un couperet : si je vois quelqu'un violenter les coussinets d'un petit chat, j'estime être fixée sur la personne.

Un con, sans équivoque. Nul doute possible, cette personne a pour moi autant d'intérêt que le poil au cul d'un chien.

L'indifférence alors me gagne, et si l'on me demande de parler de cette personne, mon jugement sera sévère et emplit de gros mots de type : abruti, bordel de connard de merde, furoncle de cou, loutre anémique, herpès ambulant...

Le seul moment où je vais m'équiper d'une petite pelle à âme pour creuser et comprendre, sera uniquement dans le cas où cela concerne une personne chère à mon coeur. Dans le cas d'un gen anonyme dont je n'ai strictement rien à foutre, je suis capable de voler un camion, bien que je n'eusse pas mon permis, et de rouler plusieurs fois et sans scrupules sur ladite personne.

 

Oui, c'est violent, et dégueulasse.

 

Il y a quelques jours, j'ai eu une discussion à ce sujet. Bien que cela puisse sembler évident pour tout un chacun, aveuglée par mes valeurs rigides, je n'avais pas vu que, parfois, il existe chez les cons une part de bon. Bon, disons que, quelque part au fond de moi, je le savais. Mais j'estimais qu'étant donné que la vie ne dure pas toute la vie et que notre temps est compté et que je n'arriverai jamais à aller partout où je veux, à rencontrer toutes les personnes de la Terre, à écouter toute la musique dont je rêve, à lire tous les bouquins dont j'ai noté les références dans mon petit carnet à références, ni voir tous les films dont on m'a parlé, j'avais pris l'option de me concentrer sur le principal : les gens 100% bons. Du moins, avec mon regard.

 

Depuis cette discussion qui m'a troublée, j'ai l'impression de faire fausse route. L'empathie, dont j'aime la compagnie tant elle est parfaite et sent si bon la fleur de jojoba, semble me filer entre les doigts dès que j'y mets le couperet du jugement hâtif. Comme souvent, les sentiments m'égarent. Blesse quelqu'un que j'aime et tu mourras dans d'atroces souffrances. Du moins, dans mon imagination.

L'affect trouble tout et trop. L'affect est un don qui peut devenir un poison. Ou pas.

 

Quant à la colère, si Yoda estime qu'elle conduit à la peur et la peur au côté obscur et donc à une fin tragique qui pique, tout comme les sentiments, elle affecte le jugement. Jugement souvent crée par son instinct et les couches de valeurs et de vécu empilées depuis l'enfance. Ce jugement est souvent hâtif comme tout ce que l'on fait en général. Elle ne laisse aucune place au raisonnement ni à la prise de recul. Tout ce qui touche au coeur pèse et emballe en un tour de main. 

C'est par exemple ce que les psychologues appellent "l'effet de halo" qui nous fait voir tout ce qui est beau chez une personne que l'on a subitement trouvé sympathique et rien de plus.

Généralement, et moi personnellement, je m'arrête à ça.

Je ne prends aucun risque, je creuse uniquement là où la terre me rattache à quelque chose que je connais déjà.

Certaines autres personnes, vont plus loin et réfléchissent. Elles cherchent à comprendre pourquoi, comment, et surtout pourquoi. Et surtout, elles n'hésitent pas à regarder derrière le premier voile noir pour voir s'il existe un second voile plus harmonieux.

Cette empathie surprenante, cette curiosité des autres, cette infinie patience, résulte sûrement d'un formidable goût de vivre. De vivre parmi et avec les autres quels qu'ils soient.

Prendre les autres comme ils sont, les écouter et les comprendre sont une alternative à ma dictature du jugement.

 

Il me semble comprendre que la modération n'empêche nullement la passion.

 

Une porte est ouverte.

 

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S
La modération n'empêche nullement la passion... je suis l'exemple même du contraire. Mais ce n'est sans doute pas significatif !
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C
Mais si évident avec certaines personnes de partager et d'apprendre :))
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G
J'aime !<br /> ;)<br /> <br /> Pas évident de se sentir entendue et surtout comprise avec une interprétation du message au plus juste...
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